Restitution publique des résultats de l'étude radiologique du site Orano de Malvési
L’ASNR a restitué publiquement le 3 juillet 2025 les résultats de son étude radiologique du site Orano de Malvési.

Lors d’une réunion ouverte au public organisée par la CLI ECRIN (1), qui s’est tenue à Moussan (11) le 3 juillet 2025, les principaux résultats de l’étude radiologique du site (ERS) (2) Orano de Malvési (3), réalisée par l’ASNR de 2020 à 2023, ont été présentés au public, aux autorités locales, en présence de l’exploitant. Mme Arditi, vice-présidente de l’Observatoire des rejets et membre de la CSS d’Orano Malvési, a introduit la restitution de l’ERS (lien vers l’encart ci-dessous) et M. Monié, Maire de Moussan et représentant de l’agglomération du Grand Narbonne a conclu, en remerciant l’ASNR pour son travail.
Mme Arditi : « Il était intéressant pour l’observatoire des rejets d’avoir, après les nombreuses modifications industrielles réalisées ces dix dernières années, un état des lieux de l’influence du site de Malvési sur l’environnement et, chose nouvelle par rapport à des études antérieures, une évaluation de l’exposition de la population. C’est pourquoi l’observatoire a été partie prenante durant les trois années de l’étude. »
Les études de terrain menées par l’ASNR dans les différents compartiments de l’environnement, à savoir les compartiments atmosphérique, terrestre et aquatique, ainsi que les mesures in situ terrestres et aéroportées du débit de dose ont été détaillées au cours de cette restitution publique. Réalisée à partir des mesures radiologiques de terrain et d’une enquête sur le mode de vie de la population de la région de Narbonne, l’évaluation de l’exposition de la population riveraine aux rejets et au rayonnement provenant du site Orano de Malvési a également été présentée à l’occasion de cette réunion.
L’ensemble des études menées par l’ASNR a permis de mieux caractériser l’influence des rejets d’uranium effectués par le site Orano de Malvési et d’améliorer les connaissances scientifiques sur le devenir des radionucléides dans l’environnement. Ainsi, l’influence du site Orano de Malvési sur son environnement s’est réduite depuis les études précédentes de 2008-2010, en cohérence avec la baisse des rejets du site. De plus, les mesures à bas niveau réalisées spécifiquement dans le cadre de l’ERS ont confirmé les activités mesurées dans le cadre des programmes annuels de surveillance d’Orano et de l’ASNR. L’ERS a par ailleurs, permis de mesurer précisément le rayonnement gamma émis par le parc d’entreposage des concentrés miniers au nord du site et d’en déduire une évaluation réaliste de l’exposition des riverains proches.
Il ressort de l’ensemble de ces études que l’exposition des riverains du site Orano de Malvési par ingestion et inhalation de radionucléides rejetés dans l’environnement est faible, de l’ordre du µSv/an. Au nord du site de Malvési, où se trouve le parc d’entreposage des concentrés miniers, l’exposition externe aux rayonnements varie selon les scénarios d’exposition et peut atteindre quelques dizaines de µSv/an. Dans tous les cas, l’exposition de la population à proximité du site Orano de Malvési est inférieure au seuil d’exposition de 1 mSv/an figurant dans la réglementation (article R. 1333-11 du Code de la Santé Publique).
Les rapports scientifiques publiés dans le cadre de l’ERS du site Orano de Malvési
A la date de publication de cette note (septembre 2025), deux rapports relatifs aux études radiologiques des milieux atmosphérique et terrestre ont été publiés sur le site internet de l’ASNR. Deux autres rapports relatifs d’une part à l’étude du milieu aquatique de surface, d’autre part à l’évaluation de l’exposition des riverains du site sont en cours d’élaboration et seront publiés dans les mois à venir.
Les études menées sur les compartiments atmosphérique et terrestre ont permis de déterminer les zones influencées par les rejets atmosphériques du site industriel, de quantifier les activités des radionucléides ajoutés dans l’air et en milieu terrestre, notamment dans les denrées, et d’identifier les principales sources de ces radionucléides. C’est ainsi que :
- Les principales sources de radionucléides ajoutés dans l’air et dans le milieu terrestre peuvent provenir soit des rejets atmosphériques d’uranium par l’usine, soit de la remise en suspension de particules provenant du site ou de l’environnement proche et marqués par divers radionucléides naturels et artificiels dont certains peuvent résulter de rejets anciens, datant notamment de la période durant laquelle l’usine utilisait de l’uranium de retraitement (URT entre 1960 et 1983).
- La zone la plus influencée par les rejets de l’usine est située à l’Est compte tenu de la rose des vents. L’activité volumique moyenne en 238U dans l’air à environ 1 km à l’est de l’usine est bien supérieure à la valeur moyenne mesurée au Nord-Nord-Est, à Cuxac-d’Aude, pris comme zone de référence hors influence du site.
- Les analyses radiologiques mises en œuvre pour cette étude, qui ont permis de mesurer de très faibles niveaux de radioactivité dans les végétaux terrestres prélevés autour du site (feuilles d’arbre, blé, légumes-feuilles ou fruits), montrent que l’influence des rejets atmosphériques d’uranium de l’usine de Malvési est décelable à l’est du site jusqu’à une distance d’au moins six kilomètres dans les feuilles d’arbres et d’environ deux kilomètres dans les denrées. Les activités massiques en uranium 238 mesurées dans les feuilles de frêne prélevées à huit cents mètres à l’est de l’usine sont nettement supérieures à celles des feuilles prélevées en zone non-influencée par les rejets. Dans le blé et dans les légumes-feuilles prélevés entre un et deux kilomètres à l’est de l’usine, les activités massiques d’uranium 238 sont supérieures d’un ordre de grandeur à celles observées en zone non-influencée.
(1) CLI ECRIN : Commission locale d’information relative à l’Installation nucléaire de base (INB) ECRIN (Installation d’Entreposage Confiné de Résidus Issus de la conversioN)
(2) Voir Etude radiologique de site (ERS)
(3) Site Orano de Malvési : dans les installations industrielles de Malvési, Orano purifie les concentrés miniers d’uranium et les convertit en UF4. Le site industriel comporte une usine de conversion de l’uranium qui est une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) et une installation d’Entreposage Confiné de Résidus Issus de la conversion en tant qu’installation nucléaire de base (INB ECRIN).
(4) Rapport IRSN : Exposition de la population française aux rayonnements ionisants Bilan 2014 - 2019