Radiothérapie : recommandations de radioprotection pour le dispositif ZAP-X®

Introduction
L’ASN a demandé à l’IRSN une étude générique sur l’aménagement des locaux et la radioprotection des travailleurs pour l’installation de plateformes ZAP-X® en France. Cette expertise, nourrie par les retours d’expérience de centres utilisateurs à l’étranger, vient d'être rendue publique.

Les accélérateurs de particules utilisés en radiothérapie et en radiochirurgie exigent habituellement une installation en bunker pour protéger les travailleurs et le public des rayonnements ionisants générés lors des traitements. Cependant, le ZAP-X®, un nouvel accélérateur autoblindé développé par l'entreprise américaine ZAP Surgical Systems Inc., a été conçu pour repousser cette contrainte. Grâce à un blindage interne, cet appareil se dispense théoriquement du bunker de radiothérapie, une innovation permettant de simplifier l’aménagement des locaux.

Le ZAP-X® est conçu pour les traitements intracrâniens en conditions stéréotaxiques et est déjà déployé dans divers centres dans le monde, notamment aux États-Unis, en Europe (dont la France), et en Asie. Sa première utilisation clinique remonte à 2019, au Barrow Brain and Spine à Phoenix.

En 2022, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a sollicité l'IRSN pour une expertise dans le but d'instruire le premier dossier de demande d’autorisation en France d’utiliser la plateforme ZAP-X®. Cela a donné lieu à un avis publié en janvier 2023.

L’ASN a également demandé à l’IRSN une étude générique sur l’aménagement des locaux et la radioprotection des travailleurs pour l’installation de plateformes ZAP-X® en France. Cette expertise, nourrie par les retours d’expérience de centres utilisateurs à l’étranger, vient d'être rendue publique. Elle fait état d’« une grande variabilité des débits d’équivalent de dose (DED) » mesurés autour du Zap-X®, de la limitation des évaluations des risques réalisées avec seulement 5 angulations de faisceaux comparées aux 200 disponibles et de « l’existence de zones de faiblesse dans le blindage ». Elle comporte de ce fait des recommandations spécifiques visant à garantir une sécurité optimale pour le personnel en contact avec ces appareils. Les résultats et préconisations sont détaillés dans le rapport.

 

> Lire le rapport Accélérateurs de radiothérapie autoblindés ZAP-X pour les traitements stéréotaxiques intracrâniens (produit en support de l'avis 2023-00107)

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Bilan des valeurs en 137Cs dans l’air en France en lien avec les incendies de fin août / début septembre dans la zone d’exclusion de Tchernobyl

Introduction
La simulation de propagation des masses d’air réalisée par l’IRSN (Cf. note d'information du 27 septembre 2024) a montré que les panaches des incendies, survenus en Ukraine fin août-début septembre, se sont d’abord dispersés en direction des pays Scandinaves avant d’aller vers l’Est puis se sont ensuite orientés vers l’Europe de l’Ouest à compter du 15 septembre. Ils ont atteint la France le 17 septembre par ses frontières Est avant de survoler les régions situées au nord d’une ligne allant de l’estuaire de la Gironde au lac Léman.
Incendies de fin août / début septembre dans la zone d’exclusion de Tchernobyl
Incendies de fin août / début septembre dans la zone d’exclusion de Tchernobyl

La simulation de propagation des masses d’air réalisée par l’IRSN a montré que les panaches des incendies, survenus en Ukraine fin août-début septembre, se sont d’abord dispersés en direction des pays Scandinaves avant d’aller vers l’Est puis se sont ensuite orientés vers l’Europe de l’Ouest à compter du 15 septembre. Ils ont atteint la France le 17 septembre par ses frontières Est avant de survoler les régions situées au nord d’une ligne allant de l’estuaire de la Gironde au lac Léman.

Le tableau ci-dessous rassemble les résultats des mesures effectuées sur les aérosols atmosphériques prélevés par les stations du réseau OPERA(1) de la moitié nord de la France au cours du mois de septembre et disponibles à la date de publication de cette note. Les concentrations en 137Cs dans l’air que l’IRSN estime être supérieures aux niveaux habituellement observés (et donc attribuable majoritairement aux masses d’air dispersant les panaches des incendies) apparaissent en gras italique. 
 

Communes

Période de prélèvement

Concentration moyenne en 137Cs dans l’air (en µBq/m3)

Alençon (61)

03 au 10/09/2024

< 0,102

Orsay (91)

28/08 au 11/09/2024

0,072 ± 0,018

Orsay (91)

11 au 18/09/2024

0,361 ± 0,063

Orsay (91)

18 au 25/09/2024

0,803 ±0,130

Houdelaincourt (55)

02 au 09/09/2024

0,049 ± 0,020

Houdelaincourt (55)

16 au 23/09/2024

1,464 ± 0,204

Revin (08)

03 au 10/09/2024

0,040 ± 0,020

Revin (08)

10 au 17/09/2024

0,023 ± 0,014

Revin (08)

17 au 24/09/2024

1,64 ± 0,233

Dijon (21)

06 au 13/09/2024

0,087 ± 0,024

Bordeaux (33)

10 au 17/09/2024

0,050 ± 0,017

Fessenheim (68)

16 au 23/09/2024

0,59 ± 0,21

Cattenom (57)

16 au 23/09/2024

2,18 ± 0,70

Cattenom (57)

23 au 30/09/2024

< 0,6

Nogent sur Seine (10)

16 au 23/09/2024

1,23 ± 0,25

Chooz (08)

16 au 23/09/2024

1,23 ± 0,26

Ces concentrations sont cohérentes avec celles mesurées notamment en Suisse(2) par l’OFSP qui ont témoigné du passage des masses d’air marquées en 137Cs par les incendies, avant qu’elles n’atteignent la France. Ces activités sont extrêmement faibles et sans danger pour les populations ou l’environnement.
 

 


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Bilan 2023 des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants en France : moins de travailleurs suivis et une exposition globalement stable

Introduction
L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) publie son bilan annuel de la surveillance des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants, une mission réglementaire de l’Institut. Le rapport présente les résultats de la surveillance de l’exposition externe et interne de ces travailleurs. L’établissement de ce bilan 2023 permet de mettre en évidence les tendances d’évolution des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants par rapport aux années précédentes.
Rapport-travailleurs_bilan-2023

L’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) publie son bilan annuel de la surveillance des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants, une mission réglementaire de l’Institut. Le rapport présente les résultats de la surveillance de l’exposition externe et interne de ces travailleurs. L’établissement de ce bilan 2023 permet de mettre en évidence les tendances d’évolution des expositions professionnelles aux rayonnements ionisants par rapport aux années précédentes.

Le bilan a été établi à partir des données de la surveillance dosimétrique des travailleurs enregistrées dans le Système d’Information de la Surveillance de l’Exposition aux Rayonnements Ionisants (SISERI), dont la gestion est confiée par la Direction générale du Travail (DGT) à l’IRSN, complétées par les résultats relatifs à l’exposition interne transmis par les laboratoires de radiotoxicologie et d’anthroporadiométrie. L’année 2023 a été marquée par l’ouverture aux utilisateurs d’un nouveau portail SISERI : https://siseri.irsn.fr/.

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Les principaux constats

Extrait de l'infographie Exposition travailleurs 2023

Extrait de l'infographie Chiffres-clés du bilan 2023

360 743 travailleurs surveillés en 2023 dans le cadre des activités professionnelles utilisant des sources de rayonnements ionisants

Le nombre de travailleurs surveillés en 2023 est en diminution de près de 7 % par rapport à 2022. Cette baisse des effectifs observée en 2023 s’explique par le non-enregistrement de travailleurs dans le nouveau portail SISERI par certains établissements du domaine médical (regroupant les sous-domaines médical, dentaire et vétérinaire) dont un grand nombre de travailleurs ne sont pas classés (plus du tiers de l’effectif du domaine). Cette absence d’enregistrement découle des dispositions et mesures prises lors de la refonte de SISERI, sur la base de l’article R. 4451-66 du code du travail qui indique que seule la surveillance dosimétrique individuelle (SDI) des travailleurs exposés1 au sens réglementaire doit figurer dans SISERI.  En revanche, le non-enregistrement de ces travailleurs dans SISERI n’a eu que très peu d’influence sur les doses collectives et les doses moyennes, car ces travailleurs reçoivent les doses les plus faibles.

Parmi cet effectif, 337 606 travailleurs exercent dans des activités civiles et militaires du domaine nucléaire, de l’industrie, de la recherche, du médical, du dentaire et du vétérinaire et 23 137 travailleurs sont suivis pour une exposition à la radioactivité naturelle. Comme les années précédentes, les travailleurs suivis exercent principalement dans le domaine médical, dentaire et vétérinaire (58 %) et dans celui du nucléaire (24 %). 

Une exposition globalement stable par rapport à celle de l’année 2022

L’ensemble des doses enregistrées en 2023 est de 84,23 H.Sv, contre 88,43 H.Sv en 2022. La dose individuelle moyenne2 est de 0,95 mSv, versus 0,90 mSv en 2022, la faible augmentation étant essentiellement due au mode de calcul consistant à ramener l’ensemble des doses, ou dose collective3, au nombre de travailleurs ayant une dose enregistrée non nulle, en baisse cette année du fait de la mise en oeuvre des évolutions réglementaires. 

Près de 93 % des travailleurs suivis en 2023 ont reçu une dose efficace annuelle4 inférieure à 1 mSv, seuil au-delà duquel un travailleur doit être classé (article R4451-57 du code du travail), illustrant l’approche prudente retenue par les employeurs en matière de suivi individuel de l’exposition aux rayonnements ionisants. Parmi les travailleurs suivis en 2023, moins de 1 % a reçu une dose efficace supérieure à 6 mSv, seuil pour classer en catégorie A un travailleur selon la réglementation. A la date d’établissement du bilan, six travailleurs ont été exposés à une dose efficace supérieure à la limite réglementaire de 20 mSv fixée par le code du travail (comme en 2022) dont cinq cas de dépassements sur les six n’ont pas été confirmés par la médecine du travail.

1. Un travailleur exposé au sens règlementaire est un travailleur susceptible d’être exposé aux rayonnements ionisants d’origine naturelle ou artificielle classé en catégorie A ou B, exposé au radon ou intervenant en situation d’urgence radiologique. Il bénéficie d’une surveillance dosimétrique individuelle (SDI).
2. La dose individuelle moyenne est calculée pour l’effectif exposé, c’est-à-dire pour les travailleurs dont au moins une dose supérieure au seuil d’enregistrement des dosimètres a été enregistrée.
3. La dose efficace reçue par un individu est la somme des doses efficaces résultant des expositions externe et interne aux rayonnements ionisants.
4. La dose collective d’un groupe de personnes est la somme des doses individuelles reçues par ces personnes. A titre d’exemple, la dose collective de 1 000 personnes ayant reçu chacune 1 mSv est égale à 1 Homme.Sv (H.Sv).

Pour en savoir plus

L’ensemble des résultats détaillés du bilan 2023 des expositions professionnelles est disponible sur la version numérique https://expro.irsn.fr. Ce site permet également d’accéder aux quatre précédents bilans annuels de l’IRSN.

Cette année, l’IRSN présente sur ce site trois focus pour mieux répondre aux questionnements sur les enjeux de la radioprotection.

Exposition des travailleurs d’ORANO classés en catégorie A ou B

Ce focus permet d’apporter un éclairage sur le classement des travailleurs d’ORANO au regard des dispositions du code du travail (articles R.4451-52 et suivants). A la vue des expositions enregistrées en 2023 dans les secteurs de l’amont et de l’aval du cycle et celui du démantèlement, les résultats montrent que, quel que soit le secteur d’activité, la grande majorité des travailleurs classés en catégorie A a reçu une dose inférieure à 6 mSv. La quasi totalité des travailleurs classés en catégorie B est exposée à moins de 1 mSv. Toutefois, quelques travailleurs classés en catégorie B (17 travailleurs sur un effectif total de 5 952), appartenant aux trois secteurs étudiés, ont été exposés à plus de 6 mSv et auraient dû être classés en catégorie A.

Suivi rétrospectif de l’exposition des travailleurs ayant été exposés entre 10 et 20 mSv 

La surveillance individuelle de l’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants permet de s’assurer que les valeurs limites réglementaires fixées aux articles R. 4451-6 à R. 4451-8 du Code du travail ne sont pas dépassées et est un élément d’appréciation de la mise en œuvre du principe d’optimisation. Les résultats de ce focus montrent que les travailleurs exposés à plus de 10 mSv en 2023 sont les mêmes qui ont été exposés à des doses importantes les années précédentes.

Nouveaux sous-secteurs de la nomenclature de SISERI 2 du secteur de la radiologie interventionnelle

La refonte de SISERI a été l’occasion de mettre à jour la nomenclature des secteurs d’activités et des métiers pour mieux se rapprocher de la nomenclature des familles professionnelles établie par la Direction de l’Animation de la recherche, des Études et des Statistiques du ministère du Travail (DARES). Les résultats du focus portant sur les nouveaux sous-secteurs de la nomenclature de SISERI 2 du secteur de la radiologie interventionnelle montrent que la majorité des effectifs de ce secteur suivis en 2023 n’est pas affectée à un sous secteur. Dans le but d’améliorer le suivi de l’exposition des travailleurs aux rayonnements ionisants, il est essentiel que l’employeur renseigne le plus précisément possible les données administratives des travailleurs dans SISERI.

Le suivi des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants

Le Code du travail (article R. 4451-129) confie à l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) la mission de centraliser, à travers un registre, l’ensemble des données de la surveillance dosimétrique des travailleurs et d’établir un bilan annuel. Ce registre national, qui se nomme SISERI (Système d’Information de la Surveillance de l’Exposition aux Rayonnements Ionisants) contient l’ensemble des mesures individuelles de l’exposition des travailleurs et les informations administratives (domaine d’activité, métier, statut) qui s’y rapportent.

Les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants peuvent être soumis à deux types d’exposition nécessitant des moyens de surveillance différents : l’exposition externe (la source de rayonnement se situe à l’extérieur de l’organisme) ou l’exposition interne (la source se trouve, après inhalation, ingestion ou pénétration à travers la peau, à l’intérieur de l’organisme). La surveillance de l’exposition externe des travailleurs est réalisée grâce à des dosimètres adaptés aux différents types de rayonnements. Ces dosimètres, dit à lecture différée, permettent de connaître la dose reçue par le corps entier ou par une partie du corps (peau, doigts, cristallin). Les travailleurs exposés à un risque de contamination interne font en outre l’objet d’un suivi grâce à des examens médicaux appropriés comme des analyses radiotoxicologiques sur les excrétas (urines, selles) ou des analyses anthroporadiométriques (mesures directes de la contamination interne corporelle). 

Le bilan réalisé par l’IRSN présente les effectifs des travailleurs concernés par grands domaines d’activité professionnelle, les doses individuelles correspondantes et les dépassements des limites annuelles réglementaires de dose. Les activités médicales, dentaires et vétérinaires, l’industrie nucléaire (usines de concentration et d’enrichissement de l’uranium, centrales nucléaires, retraitement, démantèlement, déchets), l’industrie non nucléaire utilisant des sources et la recherche sont concernées. Les travailleurs exposés à des sources naturelles de rayonnements ionisants sur leur lieu de travail (comme par exemple, le personnel navigant) sont également inclus. 

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PALLAS : inauguration des infrastructures du projet à Tournemire

Introduction
Le 6 septembre 2024, Jean Christophe Niel, directeur général de l’IRSN, a inauguré, en présence de Charles GIUSTI, préfet de l’Aveyron et de nombreux élus locaux, les nouvelles infrastructures développées dans le cadre du projet PALLAS sur le site du laboratoire de recherche souterrain de Tournemire.

Le 6 septembre 2024, Jean-Christophe Niel, directeur général de l’IRSN, a inauguré, en présence de Charles GIUSTI, préfet de l’Aveyron et de nombreux élus locaux, les nouvelles infrastructures développées dans le cadre du projet PALLAS sur le site du laboratoire de recherche souterrain de Tournemire.

Inauguration de PALLAS

Financé par BPI France et piloté par l’IRSN depuis fin 2022, le projet PALLAS a réuni six partenaires français. Ce projet a créé une plateforme expérimentale, pluridisciplinaire et novatrice, qui sera exploitée pour mener des recherches afin d’évaluer des technologies de pointe dédiées à la surveillance de colis de déchets radioactifs destinés à être pris en charge dans une installation souterraine.

Grâce à PALLAS, le laboratoire de Tournemire s’est enrichi d’une nouvelle galerie de 120 mètres de long, à partir de laquelle seront creusés des micro-tunnels permettant de surveiller le comportement de colis factices en conditions in situ, et d’un nouveau bâtiment dénommé « espace maquette », qui offre désormais la possibilité de réaliser des expérimentations complémentaires sur ces colis factices. 

Ainsi, le projet PALLAS apportera des connaissances destinées à enrichir l’expertise de l’IRSN sur la sûreté des installations de gestion des déchets radioactifs, sûreté qui repose en grande partie sur la capacité à surveiller les colis, y compris à distance, sur des durées séculaires.

Inauguration PALLAS
Inauguration PALLAS
Inauguration PALLAS
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