Orientations et enjeux pour le 6e Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR)

Introduction
Sur la base du retour d’expérience issu de la mise en œuvre du 5e plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), qui couvre la période 2022-2026, et dans la perspective de l’élaboration du 6e plan, l’ASNR prend position sur les grands enjeux qui devront structurer les actions de ce futur plan.

Sur la base du retour d’expérience issu de la mise en œuvre du 5e plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), qui couvre la période 2022-2026, et dans la perspective de l’élaboration du 6e plan, l’ASNR prend position sur les grands enjeux qui devront structurer les actions de ce futur plan.

La gestion des déchets radioactifs doit être envisagée sur le très long terme. Au-delà des impératifs de sûreté nucléaire et de radioprotection, elle constitue une condition essentielle au développement et à l’acceptabilité des applications nucléaires dans les domaines de l’énergie et de la médecine. Bien que certaines catégories de déchets ne disposent pas encore d’une filière de gestion opérationnelle, la France a mis en place un cadre cohérent permettant de garantir durablement la sûreté de leur gestion et la sécurisation du financement nécessaire. Le PNGMDR matérialise cette stratégie nationale en fixant des objectifs clairs et des actions prioritaires, dans le respect de la protection des personnes de l’environnement.

Dans son avis du 4 mars 2025, le collège de l’ASNR souligne qu’hormis le dépôt de la demande d’autorisation de création de l’installation Cigéo, peu de décisions opérationnelles ont été prises depuis l’entrée en vigueur du 5e PNGMDR. Ainsi, l’ASNR rappelle que des décisions devront être prises rapidement pour garantir que des filières de gestion sûres soient opérationnelles dans les 15 à 20 ans pour tous les types de déchets radioactifs.

Par ailleurs, le collège de l’ASNR considère que les enjeux techniques suivants devront faire l’objet d’une attention particulière lors de l’élaboration du 6e PNGMDR :

  • concernant la gestion des déchets de très faible activité (TFA), la gestion prévisionnelle de la capacité de stockage des déchets TFA demeure un point de vigilance et la valorisation potentielle des bétons et gravats issus du démantèlement pour les futurs projets nucléaires constitue un axe d’étude prioritaire ;
  • concernant les déchets de faible activité à vie longue (FA-VL), qui présentent une grande diversité de nature et de caractéristiques physiques (déchets contenant du graphite, déchets radifères…), et de ce fait ne se prêtent pas à une solution de stockage unique, l’ASNR recommande que leur gestion soit envisagée par types de nature homogène, en priorisant ceux qui présentent les enjeux radiotoxiques les plus importants et ceux dont la prise en charge conditionne l’avancement de projets de démantèlement. A cet égard, une décision d’implantation d’une installation de stockage sur le territoire de la communauté de communes Vendeuvre-Soulaines doit être actée au plus tôt ;
  • concernant la gestion des combustibles usés, les décisions politiques à venir sur les perspectives à long terme de la politique énergétique de la France devront être prises en compte pour les éventuels arbitrages relatifs à la requalification de matières radioactives en déchets ;
  • concernant les déchets des futurs réacteurs (EPR2 et petits réacteurs modulaires), l’ASNR estime nécessaire de conduire des études sur le stockage de ces déchets pour évaluer les possibilités de ce stockage dans Cigéo, sans nécessité de les inclure dès à présent dans l’inventaire de référence de Cigéo ;
  • concernant les déchets issus des activités médicales, le développement de la radiothérapie interne vectorisée, dont certains traitements peuvent contenir une fraction de radionucléides de période radioactive supérieure à 100 jours, ainsi que le développement de l’alphathérapie, rendent nécessaire l’adaptation des filières de gestion de ces déchets. La réflexion sur l’évolution de la gestion de ces déchets doit être inclue dans le débat public ;
  • concernant la gestion des catégories particulières de déchets, l’Andra doit intensifier les travaux engagés pour définir des filières de gestion opérationnelles pour les déchets n’en disposant pas, notamment les sources usées.

L’avis du Collège est publié au Bulletin officiel de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection.

En savoir plus :

Avis n°2025-AV-003 de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection du 04 mars 2025 relatif aux enjeux et aux orientations à considérer dans le cadre de la préparation du 6ème Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs

Type de contenu

Modification des décisions encadrant les prélèvements et les rejets d’effluents de Penly pour tenir compte du chantier des réacteurs EPR2

Introduction
L’ASN a adopté, le 12 novembre 2024, deux décisions qui modifient ses décisions encadrant les prélèvements d’eau et les rejets d’effluents de la centrale nucléaire de Penly afin de tenir compte des évolutions liées au chantier de construction d’une paire de réacteurs EPR2.

L’ASN a adopté, le 12 novembre 2024, deux décisions qui modifient ses décisions encadrant les prélèvements d’eau et les rejets d’effluents de la centrale nucléaire de Penly afin de tenir compte des évolutions liées au chantier de construction d’une paire de réacteurs EPR2.

Site de Penly © D.Morganti

Site de Penly © D.Morganti

Les modifications apportées suppriment, dans les décisions de 2008, les références à deux émissaires  du réseau de collecte des eaux pluviales. En effet, ces émissaires [1] ne sont plus utilisés par les deux réacteurs existants de la centrale nucléaire de Penly et permettent désormais de rejeter les eaux pluviales du chantier de construction des réacteurs EPR2. À ce titre, ils sont maintenant réglementés par le décret n° 2024-505 du 3 juin 2024 portant autorisation environnementale pour les travaux préparatoires du chantier des réacteurs EPR2.

Ces modifications sont sans conséquence sur la protection de l’environnement. Elles ont été adoptées par l’ASN après avoir consulté le public et la commission locale d’information auprès des centrales nucléaires de Paluel et de Penly.

La décision de l’ASN modifiant la décision relative aux limites de rejets d’effluents de la centrale nucléaire de Penly dans le milieu naturel a été homologuée par le ministre chargé de la sûreté nucléaire le 14 janvier 2025.

Voir les décisions du 12 novembre 2024

Décision n° 2024-DC-0786 de l’ASN du 12 novembre 2024
modifiant la décision n° 2008-DC-0089 de l’Autorité de sûreté nucléaire fixant les prescriptions relatives aux modalités de prélèvement et de consommation d’eau et de rejets dans l’environnement des effluents liquides et gazeux des installations nucléaires de base n° 136 et n° 140 exploitées par Électricité de France (EDF-SA) sur les communes de Penly et de Saint-Martin-en-Campagne (Seine-Maritime)

Décision n° 2024-DC-0787 de l’ASN du 12 novembre 2024
modifiant la décision n° 2008-DC-0090 de l’Autorité de sûreté nucléaire fixant les limites de rejets dans l’environnement des effluents liquides et gazeux des installations nucléaires de base n° 136 et n° 140 exploitées par Électricité de France (EDF-SA) sur les communes de Penly et de Saint-Martin-en-Campagne (Seine-Maritime)

Voir les décisions modifiées

Décision n° 2008-DC-0089 de l'ASN du 10 janvier 2008
fixant les prescriptions relatives aux modalités de prélèvement et de consommation d'eau et de rejets dans l'environnement des effluents liquides et gazeux des installations nucléaires de base n° 136 et n° 140 exploitées par Électricité de France (EDF-SA) sur les communes de Penly

Décision n° 2008-DC-0090 de l'ASN du 10 janvier 2008
fixant les limites de rejets dans l'environnement des effluents liquides et gazeux des installations nucléaires de base n° 136 et n° 140 exploitées par Électricité de France (EDF-SA) sur les communes de Penly et de Saint-Martin-en-Campagne (Seine-Maritime)


En savoir plus

 EPR 2 : schéma en plan de coupe

EPR 2 : schéma en plan de coupe

Le projet de réacteur EPR 2
En avril 2016, EDF a sollicité l’avis de l’ASN sur les options de sûreté d’un projet de réacteur à eau sous pression dénommé « EPR nouveau modèle » (EPR NM), développé par EDF et Framatome.
Ce projet vise à répondre aux objectifs généraux de sûreté des réacteurs de troisième génération. Il a pour ambition d’intégrer le retour d’expérience de conception, de construction et de mise en service des réacteurs de type EPR de Flamanville 3, Olkiluoto 3, Taishan 1 et 2 et Hinkley Point C, ainsi que le retour d’expérience d’exploitation des réacteurs existants.


[1] Un émissaire est une canalisation par laquelle des eaux sont rejetées dans l’environnement.

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EPR de Flamanville : accord de l’ASNR pour une montée en puissance du réacteur

Introduction
Par décision du 31 janvier 2025, l’ASNR a donné son accord à la poursuite des essais de démarrage du réacteur EPR de Flamanville à un niveau de puissance supérieur à 25 % de sa puissance nominale .

Par décision du 31 janvier 2025, l’ASNR a donné son accord à la poursuite des essais de démarrage du réacteur EPR de Flamanville à un niveau de puissance supérieur à 25 % de sa puissance nominale*.

Cet accord est prévu par l’autorisation de mise en service du réacteur délivrée par l’ASN le 7 mai 2024. Il permet à EDF de poursuivre la montée en puissance du réacteur et le programme d’essais prévu.

Site de Flamanville avec vue sur le réacteur EPR - © Mickael Clemenceau

Site de Flamanville avec vue sur le réacteur EPR - © Mickael Clemenceau

Dans sa demande en date du 21 janvier 2025, complétée le 29 janvier 2025, EDF a transmis à l’ASNR les éléments nécessaires pour la délivrance de cet accord, en particulier les résultats des essais réalisés depuis la divergence et jusqu’au palier de puissance à 25 % permettant de démontrer :

  • la disponibilité du système de surveillance et de protection du cœur ;
  • la conformité des résultats des essais physiques  du cœur**.

L’ASNR a réalisé plusieurs inspections du réacteur ces derniers mois. Elle a également analysé les événements significatifs déclarés par EDF et les actions correctives mises en œuvre. L’ASNR n’a pas identifié d’élément susceptible de remettre en cause la poursuite de la montée en puissance du réacteur au-delà de 25 %.

L'ASNR continuera d’assurer le contrôle de la sûreté nucléaire pendant les étapes ultérieures de la montée en puissance du réacteur, jusqu’à l’atteinte de sa puissance nominale. En particulier, EDF devra solliciter à nouveau l’accord de l’ASNR pour augmenter la puissance du réacteur au-delà de 80 % de sa puissance nominale.

Pour en savoir plus :

Autorisation de mise en service du réacteur EPR de Flamanville

Décision donnant accord à EDF pour le passage du réacteur n° 3 de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167) à un niveau de puissance supérieur à 25 % de la puissance nominale envisagée

Décision donnant accord à EDF pour procéder aux premières opérations de recherche de criticité puis de première divergence du réacteur n° 3 de la centrale nucléaire de Flamanville (INB n° 167).

Les principales étapes suivant la mise en service du réacteur EPR de Flamanville

 


* Puissance nominale : puissance maximale de fonctionnement envisagée d’un réacteur.

** Les essais physiques du cœur ont pour objectif de confirmer que le cœur est conforme au référentiel de conception et à la démonstration de sûreté. Ils permettent également de calibrer les systèmes de régulation et de protection automatiques.

 

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